Victoires et compromis















Selon Democracy's example, on voit que les Etats Unis, malgré sa réputation comme défenseur sans pair de la liberté, n'est pas le meilleur exemple du monde. D'ailleurs son système pour ses élections présidentielles ne peut pas prétendre être exemplaire dans la matière de démocratie, car c'est d'abord les gouverneurs des Etats qui tranchent (les 'grands électeurs') avant le peuple. Si donc les 'grands électeurs' ont donné à Obama la victoire par une assez grande marge, le vote populaire l'a fait gagner seulement par 1.9%.

Romney a montré sa classe et ses qualités en acceptant sa défaite de manière très digne.
Obama, contrairement à F. Hollande, semble reconnaître la réalité démocratique, la division des Américains. En conséquence, il sait qu'il doit travailler avec les Republicans, ce qui devrait être mieux pour le pays et dans l'ordre des choses selon cette réalité.
Du côté négatif, la bourse a réagit en manifestant un net manque d'enthousiasme. Encore plus préoccupant peut-être, Hillary Clinton ne semble plus être dans les parages.

Dans son élan d'enthousiasme en accueillant la victoire d'Obama, Arnaud Montebourg, ministre français du 'Redressement productif', a déclaré que 'Obama est un grand unificateur' (des Etats Unis). On pourrait se demander s'il s'agit d'une déclaration impulsive et naïve de sa part, ou d'une critique ironique voilée, visant son chef, F. Hollande.

Car Hollande a aussi gagné les élections françaises par une marge minimale. Son Moi-Président, en réalité ne vaut qu'un petit 1.67 %. Mais contrairement à Obama, il n'a jamais pris en compte la division de la France. Pire, il a fait comme si N. Sarkozy n'est même pas une référence, donc logiquement, par extension, quasi la moitié de la France ne l'est pas à ses yeux non plus.
Hollande a fait tout ce qu'il pouvait pour défaire l'œuvre de son prédécesseur et de le blâmer pour tous les maux du monde. Il semblait croire que pour hausser son image au maximum, il fallait piétiner sur tout ce que N. Sarkozy a fait, et tout ce qu'il représente.
Comme F. Hollande n'a pas de stature, il était incapable de féliciter son prédécesseur pour quoi que ce soit, et ce n'est pas comme si N. Sarkozy n'avait rien fait de méritant ou de courageux pendant son quinquennat non plus. Loin de là.

Jamais F. Hollande n'a semblé comprendre qu'en congédiant N. Sarkozy et en continuant de manifester son fiel à son égard en lui témoignant un tel manque de respect, il abusait aussi grossièrement la moitié des français. Il révèle sans aucune vergogne à quel point il ne les représente point. Par conséquence et en principe, tant qu'il préside, la France restera divisée de façon irrémédiable.

Jamais F. Hollande aurait été capable, assez réaliste, assez généreux et assez disposé idéologiquement à 'travailler' avec N. Sarkozy. Jamais il n'aurait trouvé le compromis si nécessaire, compromis exigé par la démocratie même.

Au lieu de faire cela, F. Hollande a commencé son mandat en allant dans le sens opposé, jusqu'à ce que la réalité lui fasse comprendre que ses programmes idéologiques sont intenables.

Après avoir perdu donc un temps précieux, Hollande et son gouvernement sont rappelés à l'ordre par la réalité des exigences économiques et compétitives. Ironiquement ils sont obligés enfin d'adopter les mesures préconisées et pratiquées par l'opposition, et surtout par le sujet de leurs critiques sans trêve.

La conséquence de ce comportement inconstant et incohérent est le rejet. Non seulement de ceux non représentés, ceux qui n'ont jamais voté pour Hollande, mais aussi par un pourcentage grandissant de plus en plus de ceux, y compris donc certains media, qui l'ont choisi, fabriqué et promu comme Président, car eux aussi commencent sérieusement à en avoir des doutes, et d'ailleurs ce n'est pas trop tôt.

On verra à quel point Obama va respecter sa promesse de 'travailler avec Romney,' mais je dois avouer que même si je n'aurais pas voté pour Obama si j'étais un électeur américain, (car à mon goût il est trop populiste, ego-centrique, irréaliste en économiques, et semble parfois trop indécis et pas assez fort) je serais quand même conforté par ce compromis, cet engagement de la part d'Obama, assumant qu'il n'ait pas d'autre choix, sinon qu'il soit sincère.
On verra donc si un deuxième mandat d'Obama déterminera un avenir plus positif pour les Etats Unis. Sous de telles conditions pourquoi pas? Malgré ses défauts, Obama est toujours capable d'inspirer, de donner de l'espoir.

Mais en ce qui concerne la France, l'avenir semble bien plus brumeux, incertain et morne. La France est gouverné par des idéologues confus et indécis qui semblent être en train de perdre pied de plus en plus. Ainsi ils sont incapables de faire avancer la France, d'inspirer et de donner l'espoir que le pays a tant besoin actuellement. Au contraire leur comportement pathétique, surtout celui de Monsieur Hollande, nous fait rire et pleurer en même temps. On a l'impression inquiétante que c'est seulement une question de temps avant que le paquebot (paddle-steamer tentant vainement de trouver Utopie) frappe l'iceberg. 

Le lendemain de la victoire d'Obama, Hollande a déclaré qu'il a les mêmes priorités qu'Obama aussi pour la France. Mais si c'était vrai, la France ne serait pas autant divisée qu'elle ne l'est depuis quasi huit mois, et la brume épaisse et déprimante aurait disparue depuis les premières six semaines de son mandat.
Victor Hugo disait- 'N'imitez rien ni personne. Un lion qui copie un lion devient un singe.' 
Mais un singe qui copie qui que ce soit restera toujours un singe.
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Text and photomontage © Mirino. With thanks for the use of the profile image.  
November, 2012

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